Malgré le retrait du CPE, la mobilisation est restée forte à l’université de Rennes II, jusqu’au vote dans la soirée de la fin du blocage et de la reprise des cours.
Un vote individualisé à permis de dénombrer 2.348 voix pour la reprise, contre 1.994 pour la poursuite du blocage.
Pendant toute la journée, des débats animés avaient opposé tenants de la poursuite de la dynamique, qui avait débuté le 7 février, aux étudiants s’inquiétant pour leurs examens.
Un premier vote à mains levées n’ayant pas permis de départager les 4.000 à 5.000 étudiants réunis en Assemblée générale, le principe d’un scrutin individualisé avait été décidé.
Selon le comité de grève, le premier vote avait été faussé par la présence à l’AG, sur le campus de Villejean, d’étudiants d’autres universités rennaises hostiles au mouvement.
« Des étudiants de Rennes I ont reçu un message leur demandant de venir voter contre le blocage », déclarait à Reuters Annaig Piederrière, porte-parole de l’Unef.
La majorité des orateurs qui se sont succédés devant l’assemblée générale ont appelé à la poursuite du mouvement pour demander le retrait du contrat nouvelles embauches (CNE), qui est considéré comme le père du défunt contrat première embauche.
« Nous avons obtenu une première victoire, la pression a montré qu’on pouvait obtenir des choses partagées par tout le monde alors si on peut continuer, il le faut », lance Catherine, 24 ans, autre membre de l’Unef.
« Depuis 2003, on se casse le nez. Maintenant que la porte est entrouverte, il faut continuer pour régler la précarité des jeunes de manière durable et demander l’abrogation du CNE et les articles concernant l’apprentissage à 14 ans ou le travail de nuit pour des enfants de 15 ans », poursuivait-elle.
« SAVOIR S’ARRETER »
Mais d’autres étudiants engagés jusque-là contre le CPE s’inquiétaient pour leurs examens, préférant continuer le mouvement par d’autres moyens.
« Il faut savoir s’arrêter. Cela va devenir très compliqué si les examens sont repoussés à septembre », disait l’un d’eux.
« Le retrait du CPE pour le remplacer par autre chose, c’est de la poudre aux yeux, ça ne nous fera pas lâcher », rétorquait un autre étudiant, soulignant que, « dès le départ », les étudiants de Rennes II réclamaient le retrait de l’ensemble de la loi sur l’égalité des chances.
Le président de l’Université, Marc Gontard, était intervenu pour demander la reprise des cours « le plus tôt possible ».
« Vous avez gagné mais personne ne semble s’en rendre compte, c’est relativement inquiétant », a t-il lancé devant l’AG avant de préciser que les examens pourraient être mis en place début juillet si les cours reprenaient « lundi prochain au plus tard ».
« Après les vacances de Pâques, ce sera au mois de septembre, et si le mouvement dure plus longtemps, les choses vont être plus difficiles », a t-il précisé, ajoutant qu’il n’y aurait pas de « diplômes sans rattrapage ».
PH Allain
Libération ???